Six siècles avant J.C, Hippocrate parlait déjà du drainage dans ses Aphorismes :
« Les humeurs à évacuer doivent être dirigées particulièrement vers les lieux où elles tendent et par les voies convenables.... Les évacuations ne peuvent pas être jugées d’après leur quantité mais d’après leur qualité; elles doivent être normales et régulières. Il faut veiller également qu’elles soient supportées aisément...».
En effet, tout organisme vivant comme toute machine produit des déchets : des toxines .
Celles-ci peuvent être issues du métabolisme propre à l’individu ou encore provenir héréditairement .
Les maladies contractées par l’animal au cours de son existence produisent des toxines qui peuvent être microbiennes, virales, vaccinales ou plus simplement dysmétaboliques; il ne faut pas oublier les différentes pollutions ( eau , air, alimentation…) qui augmentent la toxémie initiale....
Il faut donc « canaliser » ces toxines , en ouvrant les émonctoires naturels ( foie, reins, intestins, poumons, peau…) afin de réaliser leur élimination.
Ce travail doit être réalisée avec méthode.
Il n’est plus question comme au temps de Molière de tout vouloir guérir par un traitement mal adapté ( saignées, purges…). Il faut trouver le bon émonctoire que l’organisme nous appelle à trouver !
Au 16ème siècle, Paracelse , médecin et philosophe suisse, disait :
« Ce qui appartient à la transpiration doit être expulser par la transpiration, ce qui appartient aux selles doit être éliminé par les selles... Un médecin qui sait placer virtutem explusivam où elle désire, connait déjà le tiers de la médecine...».
« Si la nature te donne un signe, tu dois savoir à quoi il se rapporte, l’aider à s’en sortir et ne t’en rapporter à aucun autre. Trouves tu une douleur à un certain endroit, saches que la nature veut un émonctoire à cet endroit là. Si l’émonctoire n’y est pas par nature, fais en un car la nature veut l’avoir là... ».
Hahnemann, lui-même avait observé que dans certains cas , l’action éliminatrice (ou canalisatrice) des remèdes était trop forte et il conseillait alors d’utiliser d’antidoter leurs effets trop perturbateurs.
Il créa la notion d’ antidote, notamment pour les médicaments de la psore. Il conseillait de ne pas trop perturber l’organisme dans sa réaction.
Léon Vannier précise dans son ouvrage la pratique de l’homéopathie :
« le remède de drainage est le remède dont les signes correspondent le mieux, sont les plus analogues aux symptômes morbides présentés par le malade... ».
R. Allendy dans son ouvrage le drainage et l’alimentation écrit : « le drainage doit être une médication à action aussi localisée que possible... les remèdes de drainage doivent donc être choisis de préférence parmi les substances possédant une électivité d’action nette sur un point défini du corps...Ils doivent être inoffensifs, donc plus proches de la matière alimentaire... Leur similitude sera plus plutôt une similitude de localisation que la similitude de modalité à laquelle nous avons l’habitude de nous référer...».
A. Nebel disait :
« La canalisation est l’art de déterminer l’orientation de l’action physiologique du remède principal par la prescription du ou des remèdes satellites nettement définis ».
A. Roux a condensé la technique de drainage mise au point par son maitre A. Nebel :
« Le drainage consiste à faire éliminer à l’organisme ce qui doit être éliminé…Il agira par stimulation organique, résorption d’une congestion locale, élimination d’un agglomérat de toxines... ».
H. Jaricot dans sa publication sur le drainage de A. Nebel en homéopathie écrit :
" La pratique du drainage consiste à faire suivre ou précéder le médicament principal…,par l’emploi d’un ou plusieurs satellites qui ont pour but de faciliter l’élimination toxémique dans un état morbide donné, d‘empêcher l‘aggravation médicamenteuse et d‘obtenir un résultat plus rapide et plus sur...".
…
En conclusion, le drainage en homéopathie a pour but d’éviter une aggravation quelque fois brutale de la maladie, due à la libération trop massive des toxines. En ouvrant les émonctoires (foie, reins…), en canalisant les toxines, certains remèdes permettent s’ils sont administrés en basse dilution , d’atténuer la réaction du remède smillé.
C’est ainsi par ex. que dans l’eczéma où le remède le plus important est SULFUR, il faudra aussi prescrire un draineur tel le complexe : Zea-Saponaria-Fumaria en 3D afin de nettoyer le foie et les reins, d’épurer le sang et ainsi d’éviter une aggravation qui pourrait devenir catastrophique !
Les draineurs sont en général des plantes :Solidago, Berbéris, Chelidonium, Nux vomica…,mais on peut utiliser le remède smillé à condition qu’il soit prescrit en très basse dilution .
Une nouvelle forme de drainage, mise au point par le Dr Pol Henry de Bruxelles consiste à utiliser des macérations glycérinés en 1ère D de tissus végétaux embryonnaires : c’est la gemmothérapie, reprise en France par les Drs M. Tetau , Bergeret et D. Scimeca….
Cette discipline m’est apparue plus simple à utiliser que l’homéopathie, notamment pour un néophyte en homéopathie. Elle nécessite cependant une bonne connaissance de l’action des plantes et la bonne observation des symptômes morbides du malade.
En conclusion, je citerai les propos de mon professeur d’homéopathie, le Dr Joanny:
DRAINEZ, DRAINEZ, IL EN RESTERA TOUJOURS QUELQUE CHOSE !
Bibliographie :
-La médecine douce des animaux de compagnie: Dr G. Lippert, vétérinaire.
-Homéopathie vétérinaire : Dr H.Quiquandon, vétérinaire
-Thérapeutique homéopathique vétérinaire : Dr M.N Issautier , vétérinaire
- Les livres du Dr J. Peker, vétérinaire.
-Rajeunir nos tissus avec les bourgeons - Gemmothérapie : Drs M. Tetau - D.Scimena
- La pharmacie verte de James A. Duke.
- La matière médicale du Dr Joanny
- les ouvrages de S. Hahnemann ( Organon),L.Vannier (La pratique de l'homéopathie),
A.Nebel (Le drainage et sa canalisation : Homéopathie moderne), Hippocrate (Aphorismes: paragraphes 21 à 25)....
No comments:
Post a Comment